Pendant les années 80, Montand devient l’acteur et l’objet médiatico-politique qui l’installe à la Une de tous les magazines. L’audience énorme de plusieurs émissions de télévision, 7 sur 7 (1983), Les dossiers de l’écran (janvier 1984), Vive la crise (février 1984) et La guerre en face (1985), alimente une véritable tornade. Le titre « Montand président ! » fait la une de tous les kiosques à journaux. Selon certains sondages, 36 % des Français seraient prêts à voter pour lui lors de la prochaine élection présidentielle. Rappelons qu’à cette époque, Ronald Reagan, acteur de série B, était Président des Etats Unis. En décembre 1987, dans l’émission Montand à domicile, il annonce qu’il ne sera pas candidat à la Présidence de la République.
En soi, la Présidence de la République ne m’intéressait pas, puisque, pour l’essentiel, c’est la satisfaction d’un désir de gloire et de réussite, d’une ambition. Toutes proportions gardées, cela, je l’avais déjà. Mais j’avais envie de dire des choses. Or, pour les dire et être entendu, il fallait jouer le jeu. J’espérais faire de la politique sans devenir politicien. C’est impossible.
Le 30 septembre 1985, Simone Signoret meurt d’un cancer, pendant que Montand tourne Jean de Florette et Manon des Sources de Claude Berri d’après Marcel Pagnol. Son inhumation a lieu le 1er octobre au cimetière du Père Lachaise, où Montand la rejoindra six ans plus tard. Il n’est jamais retourné sur sa tombe. Ce n’est pas là qu’est Simone. Elle est dans l’air, elle est autour de lui, elle a enveloppé toute sa vie d’adulte. C’est une présence réelle. Les morts ne sont pas absents, dira Montand, ils sont invisibles.