Seize films en dix ans. Pour Yves Montand, la décennie 1970-1980, celle de la cinquantaine, marque la consécration cinématographique qu’il avait tant espérée. De formidables succès s’enchaînent tels que Le Diable par la Queue de Philippe de Broca, La Folie des Grandeurs (1971) de Gérard Oury avec Louis de Funès, César et Rosalie (1972) et Vincent, François, Paul et les autres (1974) de Claude Sautet, Le Cercle Rouge (1970) de Jean-Pierre Melville, Le Sauvage (1975) de Jean-Paul Rappeneau avec Catherine Deneuve et les thrillers signés Alain Corneau, Police Python 357 (1976), La Menace (1977) et Le Choix des armes (1980).
Parallèlement, Montand collabore avec Jean-Christophe Averty à quatre shows télévisés : Happy New-Yves en 1964, Montand chante Prévert en 1968, Montand de mon temps en 1974 et Montand d’hier et d’aujourd’hui en 1980. Ce dernier show est inspiré par l’album du même nom qui sera deux fois disque d’or avec plus d’un million d’exemplaires vendus.
Du 7 octobre 1981 au 3 janvier 1982, pour ses 60 ans, Montand fait son retour à l’Olympia à guichets fermés. Il n’était plus remonté sur scène depuis 1968, à l’exception de l’unique one-man-show de février 1974 en faveur des réfugiés chiliens. Chris Marker en a fait un document filmé intitulé La Solitude du chanteur de Fond sur les douze jours de préparation. Ces trois mois à l’Olympia sont un triomphe tel qu’il devra réorganiser une autre série de récitals en plein été, fait inédit, du 20 juillet au 14 août 1982. La tournée en province de mars à juillet, frôle également l’émeute. A Paris, à la fin du spectacle, en solidarité avec le syndicat ouvrier polonais de Lech Walesa, Montand fait descendre, chaque soir, une banderole sur laquelle est inscrit Solidarnosc.
Fin août, il entame une tournée et chante au Brésil, notamment au stade de Maracanazinho de Rio devant 20 000 brésiliens avant de se produire au Metropolitan Opera de New York, pour une semaine exceptionnelle « sold out » également. C’est la première et unique fois que ce haut lieu de l’art lyrique reçoit un artiste de music hall. Après, ce sera Washington, le Canada, Los Angeles, San Francisco et trois semaines au Japon où l’on affiche également « complet ». Cette tournée filmée par les caméras de Guy Job deviendra quelques mois plus tard Montand International.